Le 900 Scrambler se mélange une bonne dose d'agrumes dans le café. Non pas dedans mais SUR son réservoir. Dans cette édition Stealth, le jeune aventurier de Triumph se craque un coloris assez particulier : un front de Sapphire Black progressivement évincé par du Silver Orange. Que de jolis noms ténébreux, pour une machine que l’on remarquera où qu’elle soit garée.
C’est le paradoxe des éditons Stealth : une dénomination “furtive” alors que le procédé de peinture qui leur est attribué, et surtout le résultat, sont loin d’être discret – sauf pour la Bonneville T120 Black Stealth. Elles sont huit en 2024 à constituer cette collection, uniquement disponible pour un an.
Avant de crapahuter de la ville à la campagne ; ou l’inverse suivant l’humeur et les mottes de terre croisées, le Scrambler aura confié son réservoir à un peintre spécialisé pour :
- le préparer, avec une couche de base au fini miroir,
- appliquer à la main le dégradé de couleur, du plus foncé au plus coloré,
- peaufiner le tout avec plusieurs couches de vernis translucide et teinté.
Le résultat final est non seulement ce nuancier bichromatique mais aussi évolutif car l’intensité de la couleur varie en fonction de la lumière.
Ainsi paré, ce roadster champêtre ne manquera pas d’attirer l’attention. L’édition Stealth demandera 600 balles de plus mais vous n’en êtes pas à ça près si le 900 Scrambler vous interpelle. Le ticket d’entrée est à l’image de Triumph, et plutôt costaud pour un engin de 65 chevaux. Mais ne le comparez surtout pas à une moto genre XSR 700 ou SV 650 Scrambler. L’anglaise joue dans une autre catégorie, plus gentlemen, moins délurée, avec une belle rondeur mécanique et un charme redoutable.
M.B - Médias constructeur