Les Etats-Unis regorgent de préparateurs, du plus extravagant au plus talentueux. Braquons les projecteurs sur Robert Ransom, un créateur du New Jersey dont la fécondité tutoie l’art voire le chef d’œuvre.
C’est ce que l’on peut légitiment penser en découvrant sa sculpturale Archangel. Un show-bike déraisonnablement sublime, où la genèse insectivore se transplante dans une chimère aux rêveries de Ferrari.
Impossible de quantifier le nombres d’heures nécessaires pour imaginer puis donner vie à ces courbes sidérales. Le monobras est incroyable, fait à la main, tenant fièrement une jante de 18 pouces entourée d’une couronne de gomme de 300 mm de large. La fourche inversée est encore plus inclinée que celle d’un chopper à l’empattement de Cadillac, et pourtant aussi courte que celle d’une hypersport.
Cette allure si basse, avec un débattement de suspension qui semble anéanti, l’Archangel le doit à une commande pneumatique pour agir sur l’avant et l’arrière.
Soucieuse de se présenter bien droite, dans une posture impeccable, elle ne se pose pas sur une béquille latérale mais sur une paire d’excroissances sous le moteur. Autre élément surprenant, le nez de la moto s’abaisse vers l’avant pour libérer le phare à LEDs.
Traditionnellement, les machines de ce monde sont pourvues de twin, souvent égronormes. Manson préfère une mécanique plus vivace et excitée. C’est un 4-cylindres de sportive japonaise que l’on trouve dans le cadre tubulaire en acier, crachant 185 chevaux et vociférant dans un échappement particulièrement stylé en inox et titane. Ce chiffre précis de puissance, seule une 1000 GSX-R 2012-2016 le possédait.
Le tarif annoncé est très relatif. L’atelier Ransom Motorcycle peut abonder dans de multiples détails raffinés et faire grimper la note. Très haut ? On parlait de Ferrari ; ce sont des bagnoles low-cost en comparaison de l’Archangel.
M.B. - Photos constructeur
2024
