La première fois que j'ai vu la Dragster, je me suis dit qu'un mec armé d'une tronçonneuse avait été enfermé dans l'atelier. Pas très futé puisqu'il l'avait posé sur le postérieur d'une Brutale en oubliant de l'éteindre. Mais soucieux de réparer sa co....rie, puisque qu'il avait retouché la machine dans un style plus perso. Ce n'est pas du tout l'histoire officielle mais je préfère ma version.
2018 signifie une autre histoire pour la Dragster, mais que pour la version RR. Il est temps d'évoluer, sans véritablement se renouveler mais introduire une dose de classe en plus. MV-Agusta s'est appliqué, n'a pas pris de risque, préservé l'audace d'origine tout en la mettant au goût du jour.
Un Dragster, c'est avant tout une Brutale. Rien d'étonnant à ce que cette dernière ait grandement (intégralement ?) influencé le rajeunissement de la face. Mêmes écopes latérales dynamiques, mêmes ouïes d'admission d'air plus discrètes, même phare à LEDs aux contours stylisés. Bref, la refonte de l'une profite allégrement à l'autre. Par contre, une poignée de petites choses ont changé depuis l'ex-Dragster. Les rétros aux extrémités du guidon ont disparu, les clignos ont migré de place, et pour la partie arrière, du beau boulot a été fait. L'évidement sous la selle, l'ablation des platines repose-pieds passager et le tout nouveau phare arrière en bandeau – tout cela concours à donner à la poupe un style aérien et délicat autant qu'agressif.
Mais les cale-pieds n'ont pas vraiment disparu. Ils sont surtout beaucoup mieux intégrés car relevables sous le bâti arrière. Les superbes jantes à rayons sont toujours là, tout comme le système de réglage des demi-guidons.
Le
Tout ça, c'est pour faire plaisir à Bruxelles. Pour le quotidien et l'utilisateur, on appréciera plus la boite de vitesses intégralement revue. Le bouilleur s'est vu repositionné dans le cadre pour améliorer la rigidité en torsion. Y avait besoin ? Pas vraiment. Mais MV montre ainsi qu'il cherche à faire toujours mieux.
Pourvu comme il se doit en électronique, le Dragster 800 RR met à jour sa plate-forme MVICS. Le Ride-by-wire est amélioré, les algorithmes et les cartographies moteurs sont nouveaux, spécifiquement programmés pour lui. Et il y a toujours 4 Modes de conduite sous le pouce. Trois sont pré-calibrés en usine (Sport – Normal – Rain) et le quatrième est largement paramétrable par le pilote : réponse du moteur, limiteur de régime, réponse du couple moteur, sensibilité de la poignée des gaz et frein moteur. Avec bien sur le renfort d'un contrôle de traction à 8 niveaux, d'un shifter up/down, de l'ABS et d'un châssis ad hoc. A part la migration du moteur en son sein, la partie-cycle n'évolue pas. Cadre mêlant treillis tubulaire en acier et platines en alu, fourche inversée Marzocchi de 43 mm full réglable, monobras, amortisseur Sachs réglable aussi de partout, amorto de direction, freins Brembo avec des étriers radiaux 4 pistons avec disques de 320 mm pour l'avant – étrier 2 pistons et disque de 220 mm à l'arrière, pneus de 120 mm et 200 mm de large, et un poids de 168 kilos à sec.
Une évolution certaine mais quelque peu timorée pour une MV-Agusta. La Dragster 800 RR fait ce qu'il faut pour capitaliser sur son aura et celle de sa famille. Il y a de quoi se faire plaisir à conditions d'accepter les conditions d'une italienne. Caractère, finances et surprises.
M.B - Photos constructeur
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