Levis fait partie de ses marques anglaises du début du XIXème siècle qui ont marqué leur temps. Naissance dans les années 10, très belle carrière en tant que producteur de motos agrémentée de forts succès sur les circuits et particulièrement sur l'île de Man. Et comme beaucoup, la marque s'est éclipsée - Pour elle, ce fut à l'aube de la seconde guerre mondiale.
Aujourd'hui, un nom réputé peut suffire pour ressusciter. En particulier quand il s'est construit sur le sol britannique. Observez le développement de Triumph et le regain d'intérêt pour des marques d'autrefois : Norton, Brough Superior, Ariel, Matchless, etc... Elles renaissent, relevées de leurs trépas par des investisseurs passionnés. Et le plus souvent avec un certain panache.
Ici, Phil Bevan a tendu la main. Et il veut du prestige. Pour Levis, un concerto d'expressionisme sera l'annonciateur de son retour.
Il s'accomplira sous un corps d'exception. Pas question de présenter une machine simple, facile, pour tous, genre CB 500 ou 600 Diversion. Il faut du claquant, du clinquant, du répondant, de l'exécutant même. Son roadster, baptisé V6 Cafe-Racer, revient des forges de l'imagination. Éprouvez ce corps de courbes et de tensions, où chaque pièce semble vouloir dominer l'espace. Mais tâchons de garder du recul, vu que l'engin présenté est encore au stade du prototype.
L'élément peut-être le moins spectaculaire visuellement est pourtant un de ceux qui nous intéressera le plus techniquement. Levis implantera un V6 (d'où le nom) dans son Café-Racer. Un choix délectable et pourtant raisonnable quand on songe que Phil Bevan prévoyait à l'origine un V10 (et y réfléchit toujours), celui de la voiture Connaught Type D GT.
Ce moteur de 1,2 litre est annoncé pour 120 chevaux. L'ordre d'allumage de ses cylindres est assez particulier (1, 2, 3, 4, 5, 6 au lieu de 1, 2, 5, 6, 4, 3), ce qui lui permet de se passer d'arbre d'équilibrage interne et d'offrir un fonctionnement très fluide.
Histoire de marquer le coup et les amateurs de mécaniques pleines de watts, le V6 anglais sera décliné dans une version suralimentée ; pour une édition limitée célébrant le centenaire de la première victoire de Levis au Tourist Trophy, en 1920.
Le train avant impressionne avec sa conception de type Fior à parallélogramme. Plus marquant encore, il est usiné CNC, en aluminium taillé dans la masse ; tout comme le monobras oscillant, les commandes, les culasses et le phare. En interne, on a manifestement voulu donner à cette moto un très haut niveau de finition et d'exigence.
Les freins ont aussi leur mot à dire : les disques de 305 mm sont gravés du logo de la marque, tandis que les étriers ont été spécialement conçus pour ce modèle.
Premier de la renaissance, le modèle V6 Café Racer sera normalement suivi de cinq autres modèles, l'Urban Roaster, le Flat Tracker, puis deux versions sportives. Levis tient aussi à s'assurer une filiation de haute dignité. La moto annoncée (pour 2020) sera une expression luxueuse, et le tarif tout autant. Annoncée pour 102 000 livres sterling, soit entre 110 000 et 115 000 euros suivant la fluctuation de la moto. Brough Superior aurait-il trouvé à qui parler ?
M.B - Photos constructeur
2020
ça reste un simple objet d\'art, mais certainement pas une vrai moto. La marque devrait disparaitre de nouveau... Note : 1/5 Répondre à DantonQ