On a tous piqué une fringue dans la penderie des parents. Dans les cartons oubliés au fond du garage ou sous le tas de poussière des albums photos. Les Kawasaki RS sont parties de la même démarche sauf qu’elles ont taxé les accoutres de l’arrière-grand-mère des années 70. Cette année, elles vont un peu plus loin dans la nostalgie. Normal, c’est les 50 ans de l’aïeule en question.
Des quatre modèles commémoratifs, la Z 900 RS est clairement la plus nostalgique. Ses formes, son concept revival, sa communication fortement axée sur sa filiation avec la Z1 en font le meilleur récipiendaire de cet anniversaire. Elle le nomme discrètement avec un sticker «Z 50th» sur le haut du réservoir; l’affiche plus ouvertement avec son coloris marron et orange foncé nommé «Fireball».
Une petite chose nous chiffonne; ce gout de déjà-vu.
«Evidemment patate, puisque c’est une réplique de la 900 Z1». Non, autre chose...
«Bien sur, tu percutes pas que la Z 650 RS 50th a exactement la même déco». Non, toujours pas....
«T’es lourd! Et si tu fais mention de la version spéciale de Kawasaki Italie, dis-toi bien que...».
Pas besoin. Il suffit de remonter aux débuts de la Z 900 RS. Le premier millésime proposait déjà cette tenue sous l’appellation «Candytone Brown Orange».
Mais Kawa n’a pas vraiment le choix s’il s’agit d’honorer la mémoire de la Super Four. A sa sortie en 1972, elle était dispo en Yellowball ou Fireball. C’est avec ce dernier qu’elle s’est vendue le plus; et la teinte jaune a déjà été reprise par la Z 900 RS SE.
On note toutefois certaines différences, haussant le niveau de finition de la 50th. Tout d’abord ces jantes dorées, franchement classe. La barre de maintien pour le passager est ajoutée en série, la selle reçoit un revêtement différent, les carters moteurs arborent un symbole DOHC et, examinez avec attention, des emblèmes «Double Overhead Camshaft» sont rajoutés sur les bords, juste en dessous de la selle. Ce ne sont pas les mots qui nous intéressent mais leur calligraphie: précisément la même que sur la Z1.
Quasiment toute la famille Z a voulu marquer ce cinquantenaire. De quoi en avoir pour tous les goûts. La Z 900 RS s’adresse déjà à un public confirmé. Non pas qu’elle soit difficilement accessible. Bien au contraire – elle est facile, super agréable, souple avec un petit grain de grogne grisant. Mais son tarif sera déjà conséquent. Normal pour une gros cube (948 cm3) de 111 chevaux et 10 mkg, avec ABS, contrôle de traction, feux d’apparence vintage mais tous à LEDs, embrayage assisté et antidribble, étriers de frein radiaux 4 pistons sur des disques de 300 mm, suspensions avant et arrière aux multiples réglages, fourche inversée et effets de mode entrainants.
Juste en face, la Yamaha XSR 900 adopte cette année les coloris de Christian Sarron. Les deux rivales vont pouvoir se fritter à grands coups de symboliques. Manque plus qu’une Honda replica 900 Bol d’or pis une Suzuki RGV revival pour faire une sacrée belle brochette néo-rétro renaissance spirit.
M.B - Photos constructeur
2022
