Tout comme Harley, Indian sait varier les plaisirs du voyage avec de grands baggers et d’imposants tourers. Le plus puissant et le plus tonique de ceux-ci est sans contexte la Pursuit, un énorme paquebot taillé pour des bornes à outrance.
Mais les Américains conçoivent ce type de machines dans plusieurs démonstrations : imposante et fournie ; ou imposante et fournie avec luxe. C’est avec cette doctrine que se présente la Pursuit Elite. Avec un équipement et une finition encore plus qualitative, pour cruiser tel un petit yacht.
C’est une véritable ambassadrice du précieux, avec cette face imposante et cette robe “Super Graphite Mettalic & Black Metallic”, dont les nappes noires et grises sont délicatement soulignées avec des liserés dorés. La console de bord reçoit un traitement comparable. Et que dire d’autre que ‘superbe’ quant à la sellerie. Le canapé... pardon, la selle chauffante ainsi que le dosseret aux nombreuses surpiques sont l’un des atouts maitres de cette machine. La seule vision de cette assise provoque instinctivement une sensation de confort.
Comme pour la Chieftain Elite, le moteur est orné de diverses pièces “Shadow Bronze Chrome” pour lui donner encore plus de relief. Le V de métal s’expose tel une sculpture dans une joaillerie. Hors de question de se cacher ! C’est même tout l’inverse pour ce Power Plus de 1768 cm3.
Avec lui, la Pursuit peut compter sur 18,1 mkg de couple à 3 800 tr/mn. Une sacrée force, dont on profitera avec plus de “nervosité” que le bloc à air des Chief, Springdielf, Chieftain et Roadmaster. Un peu moins rempli à bas-régime, le bloc ici présent n’offre sa consistance qu’un peu plus tard dans les tours mais prend sa revanche avec plus d’allonge et de watts. L’offre d’Indian peut ainsi couvrir deux tendances : profiter d’un gros gras musclé avec le moteur Thunderstroke ou jouer avec un peu plus de dynamisme sous l’échine du PowerPlus.
Mais revenons-en à la dotation plus premium de cette Elite. Entre les grands disques de frein, les étriers Brembo M4 et la courroie de transmission se trouvent des jantes spécifiques “Precision Cut”. La moto embarque une centrale inertielle Bosch pour améliorer la sensibilité de l’antipatinage, de l’ABS et la gestion du couple dans les virages. Aussi, le phare Pathfinder S Adaptive est également sensible à l’angle.
Cette Pursuit peut également ajuster son amortisseur arrière Fox depuis le tableau de bord par réglage électronique ; mais seulement la précharge.
Les commodos sont rétro-éclairés, des marchepieds plus stylés sont prêts à accueillir vos bottes ; puis contact. De là, indécision : goûter sans limites aux crépitations et au souffle du moteur ou s’offrir un peu de rock et de pop de temps en temps ?
Comme toutes les Pursuit, la Elite n’est pas avare d’électronique avec trois Modes de conduite, un régulateur de vitesse, la surveillance de la pression des pneus, le démarrage et le verrouillage de la bagagerie sans clé (137 litres de contenance), la désactivation automatique du cylindre arrière, le pare-brise électrique, les poignées chauffantes, tout l’éclairage à LEDs, un port 12V... Mais pas de marche arrière électrique. Ce serait pourtant pratique dans certaines questions pour mouvoir ce bestiau de 400 kilos.
Lequel propose en surcouche une protection royale, avec cette grande vitre devant le museau, un carénage maousse et un front de réfrigérateur. N’oublions pas que la Pursuit se prétend un peu sportive avec son train avant surprenant pour une moto de cette catégorie (Brembo radiaux, fourche inversée, disques de 320 mm). Une sportivité très très relative, alors que les intéressés retiendront plutôt la prestance et l’ode au confort de cette Pursuit Elite.
Dans un domaine plus douloureux, elle s’accapare le titre de moto la plus onéreuse de la gamme Indian ; et de loin. Une brique de plus que la Pursuit Limited, déjà bien assaisonnée.
M.B - Photos constructeur
2023
