Pourquoi Limited ? Il semblerait au contraire que la luxure des gros tourers de Harley soit sans limite ! La Road Glide ne voulait pas laisser cette exigence à l'Ultra. Chacune son faciès pour un partage du territoire, une même volonté de parcourir les pays dans une pléthore d'équipement et d'opulence.
Remplaçante de la Road Glide Ultra, la 114 Road Glide Limited s'en distingue avec quelques fournitures supplémentaires, de l'électronique dernier cri et un remplacement des jantes de 17 et 16 pouces par un duo 'Slicer II' de 18 pouces. Le réservoir conserve la même capacité de 22,7 litres tout en prenant soin de laisser le regard glisser vers le revêtement brillant 'Pin Striping' de l'intérieur du carénage. Les poignées chauffantes sont de série, une petite touche de clinquant s'octroie de la place sur les garde-boues par l'adjonction de badges 'Limited', et la conduite se fait à présent sur un rythme doublement orchestré. L'énorme twin bat la mesure, la force et la route ; les RDRS orchestrent la dynamique qui en résulte.
RDRS ? C'est quoi ça ? L'abréviation des Reflex Defensive Rider Systems. Harley a passé une vitesse surmultipliée pour mettre ses Touring au diapason des technologies actives de conduite. Avec un contrôle de traction déconnectable à deux niveaux (Standard ou Pluie), un ABS actif en courbe, un freinage couplé sensible à l'angle, un anti-drible par gestion du couple moteur, une surveillance de la pression de pneus et un assistant au démarrage en côte, cette ultime Road Glide embarque des assistances proches de celles d'une BMW, d'une Ducati ou d'une KTM. Discernons ici un peu plus de ces détails sur les RDRS ->.
De l'électronique, on en trouve tant en dynamique qu'un divertissement. Récemment, la Boom Box avait évolué en version GTS, plus rapide, plus résistante et dotée d'un meilleur contraste. L'écran TFT couleur de 6,5 pouces permet toujours la navigation entre la radio, la lecture musicale sur carte SD ou port USB, la compatibilité iPod et iPhone, la reconnaissance vocale pour les fonctions téléphoniques, le GPS et une foule d'infos sur la santé de la moto. L'interface se contrôle par tactile ou des boutons dédiés sur un comodo.
Des applis, des écrans, des capteurs, des fils, des modes d'emplois de 300 pages... Tout ça pour nous faire dévier de l'essentiel. A savoir la profonde passion qu'à le 'Shark Nose' pour fendre les kilomètres, son éclairage 'Daymaker' pour éventrer la nuit, son allure pour soumettre les autres GT. Sur la Road Glide, l'étrave est imposante et les assises de bonne envergure. La tête de fourche n'a pas encore adopté le nouveau style des Touring CVO et de la nouvelle Road Glide ; elle attend son tour, pour un millésime à venir.
On se pose sur le dos de cet engin dépassant les 400 kilos, on réveille le M8 de 1868 cm3, on le laisse chauffer son métal, son huile, son liquide dans le chemin des durites et des radiateurs, puis on sollicite à raison ou à émotion son épais couple culminant à 16,3 mkg. Une Honda Goldwing Tour ou une BMW Grand America vous en donnera plus, à 4 500 ou 5 000 tr/mn ; alors que la Harley vous les dégorgera à 3 000 trs. Il tremble moins au ralenti que le Twin Cam et ceux d'avant, mais il exprime toujours du carafon à l'américaine quand on tourne la poignée. Une fois lancé dans le cruising, on active le régulateur de vitesse, on discute avec le passager par intercom, on repense à tout ce qu'on a casé dans les 132 litres de contenance à bord (les deux valises + le Tour Pak), et l'on a déjà oublié le lourd chèque laissé à la concession. Au final, la Road Glide n'est peut-être limité que sur un point : sa convoitise des routes sans fin.
M.B - Photos constructeur
2020
2021
2022
2023
2024
Le Genie Modèle 2020
