La sportive de Norton veut être désirable. Et elle l'est. Produite en série limitée à 200 exemplaires, pour un prix étouffant, l'hypersport anglaise affole les sens sous un nom équivoque : la V4 SS.
Norton a connu des heures de gloire avec la Manx puis bien plus tard la Commando. Après bien des déboires, le constructeur s'appuie désormais sur son coté élitiste et nostalgique, avec une production axée sur les 961 Commando. Cependant, la marque n'a pas oublié le goût de la compétition. En témoignent ses récentes et remarquées participations au Tourist Trophy. La sportive qui se présente ici vient renouer avec la tradition du sport. Comme son surnom l'indique, elle est motorisée par un V4... Un gros V4, cubant 1200 cm3 et sortant 200 chevaux. Sa cylindrée lui interdira la compétition ; peu lui importe. La Norton cultivera son coté exclusif et prestigieux pour satisfaire les amateurs de belles machines.
Cette Norton représente la sportive britannique la plus aboutie technologiquement. Elle profite de l’expérience accumulée par Norton grâce à son engagement au Tourist Trophy. Outre son design élégant et expressif, la Norton 1200 V4 se distingue aussi par ses composants. Son châssis se constitue d'un cadre tubulaire en aluminium, d'une fourche inversée et d’un amortisseur Öhlins, d'un monobras oscillant libérant une superbe jante comme le font les Ducati 1299 Panigale et MV-Agusta F4, et d'étriers de frein Brembo monoblocs M50.
Revenons un peu sur ces éléments. Le carbone est omniprésent, pour l’habillage, le réservoir et les jantes. L’aluminium de qualité aéronautique (7020) se fait une place de choix. Pour le cadre donc, nécessitant en aval quelques 26 heures de travail pour un polissage de haute qualité. Chose surprenante, il pèse 3 kilos de moins que le cadre de la machine de course. Pour préserver un poids léger sans sacrifier à l’efficacité, il se sert du moteur pour assurer sa rigidité. Le bras oscillant est un petit bijou à lui tout seul : il est usiné dans un bloc de 70 kilos pour parvenir à un résultat de 3.1 kg une fois sa création achevée.
Pour le moteur, Norton n’a pas conservé le moteur Aprilia utilisé pour le proto engagé au TT. La marque anglaise a développé son propre V4, en partenariat avec la société Ricardo. Compact, plus ouvert, plus coupleux du fait de sa cylindrée plus généreuse, ce bouilleur envoie ses 200 chevaux à 12 500 tr/mn et son couple maxi de 13.2 mkg à 10 000 tr/mn. On peut même pousser la cavalerie avec un kit racing, qui développe 10 chevaux de plus et allège la machine de 8 kilos.
Tous ses watts seront, comme toute sportive moderne, sous étroite surveillance. Avec les capteurs adéquats et la centrale inertielle IMU, la Norton V4 SS s’équipe d’un contrôle de traction, d’un shifter up&down, d’un anti-wheeling, d’un régulateur de vitesse, d’une gestion du freinage moteur, d’un Launch Control et d’un système d’enregistrement de données. Un niveau d’assistance électronique digne des meilleures sportives du segment. Le tout contrôlé par un écran TFT de 7 pouces.
Norton a voulu plus qu’une moto. Un mélange de sport, de sensations, d’impressions et d’expression. La marque souhaite que chaque proprio ressente le genre d’émotions éprouvées face à une Aston-Martin, une McLaren ou une Jaguar. Les références sont éloquentes. L'exclusivité ne s'arrête pas là. Chaque modèle est fabriqué à la main dans la nouvelle usine de Donington Hall. Elle est bardée de matériaux nobles pour justifier un tarif conséquent.
M.B - Photos constructeur
2017
2018
2019
